Des Merveilles pour Mardi Gras !

Les Merveilles sont des beignets de carnaval de la région des Landes, au même titre que les Bugnes Lyonnaises par exemples.

Tous les ans, mon grand-père maternel invitait toute la famille à cette époque de l'année et nous dégustions ses Merveilles tout au long de l'après-midi avec un bon café ou un jus de fruit.

Mon grand-père en faisait des quantités industrielles (pour mon plus grand plaisir !) et j'en mangeais sans même ressentir aucune satiété. Je crois bien que je devais être celle de la famille qui en mangeait le plus, malgré mon très jeune âge, ma toute petite taille et mon manque d'appétit habituel de l'époque (ça a bien changé).

Non satisfaite d'en avoir tant mangé tout au long de la journée, je repartais le soir avec mon petit sac de Merveilles pour continuer d'en apprécier les saveurs encore le lendemain !

C'est un merveilleux souvenir et j'ai donc tenté de retrouver le goût de mon enfance en tentant de percer les secrets de fabrication de mon grand-père qui gardait jalousement sa recette aimant à chaque fois nous faire la surprise des beignets tous chauds.

Ma grand-mère m'a donné les proportions que mon grand-père avait notées mais pour ce qui est de la confection, j'ai du récolter quelques infos auprès de ma mère et faire plusieurs essais mais aussi goûter, goûter et re-goûter pour retrouver cette consistance et cette saveur que j'aimais tant étant petite (ce fut un week-end haut en calories !!!).

Il semble finalement qu'à force de persévérance j'y sois enfin parvenue. Voici donc les proportions (divisées par 2 + qqes ajustements personnels) et les étapes de fabrication des Merveilles de mon Papi !!!

500 g de farine (+ +/-100 g pour le pétrissage)
2 sachets de levure chimique
5 g de sel
6 sachets de sucre vanillé
75 g de sucre en poudre
4 œufs
100 g de beurre
125 g de lait
Zeste d'orange
6 cuillères à soupe de rhum
Huile pour la friture


Mélanger tous les ingrédients secs (farine, sucres, sel, levure).

Faire un puit et ajouter les œufs légèrement battus, le lait, le rhum, le beurre fondu et le zeste.

Mélanger à la cuillère, puis à la main en ajoutant de la farine : la pâte est d'abord très collante.

Continuer de pétrir et ajouter un voil farine au fur (attention j'en ai ajouté un peu trop et les beignets malgré leur goût délicieux, était un peu plus sec et plus lourds que dans mes souvenirs une fois refroidis je pense que, tout comme la brioche dont la pâte est très collante au début, un bon pétrissage est le secret pour obtenir une pâte souple et non collante sans ajouter trop de farine) et à mesure lorsqu'elle devient trop collante.

Travailler la pâte longuement – au moins 15 minutes – (un peu comme pour le pétrissage d'une pâte à brioche en la roulant sur le plan de travail et en l'étirant) afin d'obtenir une pâte lisse, très souple et élastique (elle doit pouvoir être étirée sans se casser).

Mettre en boule dans un saladier et couvrir d'un linge propre. Laisser reposer au moins 3 heures à température ambiante (ou mieux toute une nuit au réfrigérateur) afin que tous les arômes se développent.

Diviser le pâton en 2 ou 4 et étaler chaque morceau sur un plan de travail fariné.

La pâte doit être étalée très finement : entre 1 et 3 mm (bien insister car la pâte est très élastique et a tendance à se rétracter un peu. Au besoin, étaler à nouveau une fois la pâte découpée en bandes).

Plus la pâte est fine, plus les merveilles seront gonflées (en les étalant le plus finement possible c'est-à-dire qu'on aperçoit presque le plan de travail au travers, les Merveilles sont très gonflées et creuses à l'intérieur), plus elles sont épaisses, plus elle auront une consistance de "gâteau", cela dépend des goûts…

Faire chauffer de l'huile de friture (au moins 1 l) et tester la bonne température en y "jetant" un petit bout de pâte (L'huile est à bonne température lorsque le morceau de pâte remonte immédiatement à la surface entouré de petites bulles).

Lorsque l'huile est bien chaude, prendre une bande de pâte et l'étirer un peu avant de la jeter délicatement dans le bain de friture (la pâte remonte immédiatement à la surface et gonfle d'un coup) Répéter l'opération pour faire cuire 3 ou 4 Merveilles à la fois. Les retourner presque aussitôt pour dorer l'autre face et les retirer de la friture à l'aide d'une araignée (ATTENTION les Merveilles cuisent très très vite, cela n'est l'affaires que de quelques secondes il faut donc être très vigilant car elles ont vite fait d'être trop cuites). Les déposer dans un saladier recouvert de papier absorbant.

Saupoudrer de sucre en poudre et déguster…

Les Merveilles se conservent très bien dans une boîte en fer pendant une dizaine de jours.